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LA FISTULE EST LA PLAIE DES FEMMES DES PAYS PAUVRES

Elle touche 3 millions de femmes dans le monde, 130 000  par an, particulièrement en Afrique

Elle survient à la suite d’une grossesse compliquée pendant un accouchement prolongé qui nécessiterait un accompagnement médical.

 Elle est favorisée par le jeune âge de la femme, les mutilations génitales qu’elle a pu subir, la malnutrition qui bloque le développement du bassin et l’absence d’aide médicale de proximité.

La fistule est la constitution d’une communication anormale entre la vessie et le vagin, la vessie et le rectum entrainant la perte d’urine et de matières fécales.

Dans la plupart des cas, la femme perd son enfant ; elle est blessée physiquement et moralement. Elle est considérée comme impure et  mise à l’écart de la famille, du village.

De nombreux pays du continent africain se mobilisent pour lutter contre ce fléau qui discrimine les femmes, les éloigne de la vie sociale et économique.

Le Niger, où l’association MATA intervient mène une politique d’éradication de la fistule :

 en informant les femmes, en formant les acteurs médicaux, en prenant en charge la chirurgie réparatrice et  en aidant les femmes à leur retour au village.

L’engagement de l’Association MATA

MATA est une association franco nigérienne créée en 2003. Elle s’est donné pour objectifs de promouvoir les droits de la femme et de l’enfant au Niger et de lutter contre la pauvreté et les discriminations.

Elle s’est engagée dans la lutte pour l’éradication de la fistule :

  • En formant dans les villages, des «  matrones » chargées d’informer les jeunes filles, les femmes et les familles des risques de grossesse et d’accouchement difficiles
  • En accompagnant les femmes hospitalisées : Mata propose alphabétisation, initiation à la création d’activités génératrices de revenus
  • En organisant des échanges de compétences de chirurgiens spécialisés dans la réparation des fistules complexes (mission novembre 2012 réunissant une vingtaine de spécialistes français et africains)
  • En marrainant les femmes guéries qui se réinstallent dans leur village, aide financière et suivi des activités lancées (élevage, artisanat, petit commerce)

Ce travail s’effectue en liens étroits avec le Réseau d’Eradication de la Fistule du Niger.

MATA s/c UAIR 62 rue de Dinan 35000 Rennes Tel 06 42 99 15 15

Femmes meurtries dans leur corps et leur âme
Le parcours de femmes blessées en donnant la vie

Au Niger, dans un village près du fleuve, éloigné des Centres de Santé intégrés.
Hadiza, 18 ans, mariée depuis deux ans.
Elle a perdu son enfant au cours d’un accouchement difficile au cours d’un accouchement difficile sans assistance médicale.
Elle est atteinte d’une fistule qui la rend incontinente. Elle est rejetée depuis par son mari.
La matrone du village, formée par l’association MATA, lui a conseillé de se faire opérer. Elle va quitter provisoirement sa famille.
Elle va quitter aussi ses sœurs en souhaitant que celles-ci ne soient pas victimes, comme elle, d’un mariage précoce.
Elle va vivre loin de son village pendant plusieurs mois. Elle part seule.
Hadiza arrive à l’hôpital au village des fistuleuses où séjournent les femmes en attente d’opération.
Dès l’arrivée, le docteur Sanda, urologue, spécialiste de la fistule au Niger pose le diagnostic avec son équipe.
Il travaille en lien avec le réseau d’éradication de la fistule.
Hadiza prend place dans la chambre commune, elle s’installe.
À l’extérieur, sous le préau, les femmes se rassemblent avec leur familles, c’est l’occasion de créer des liens.
D’autres accompagnateurs s’installent aux alentours du village, et vivent là toute la durée de l’hospitalisation.
Parfois quelques maris également sont présents.
Les femmes fistuleuses sont totalement prises en charge par l’hôpital, hébergement, restauration, frais opératoires.
Un pécule leur est versé pour leur réinsertion. C’est un choix politique du gouvernement nigérien pour l’éradication de la fistule sur le territoire.
Pendant l’hospitalisation, une formatrice rémunérée par l’association MATA assure une formation, (alphabétisation et initiation à la création d’activités génératrices de revenus) pour faciliter la réinsertion après guérison.
Avant d’être opérées, les femmes doivent subir des examens médicaux, faire un bilan de santé et bénéficier d’une alimentation équilibrée pour être aptes à supporter l’opération et bien cicatriser.
Les formalités administratives commencent, le major (infirmier chef) coordonnera le suivi de chaque patiente, contrôlant les différentes étapes de son parcours.
L’assistante sociale étudie la situation de la future opérée avant de l’orienter vers les examens pré-opératoires.
Prise de sang, échographie…
Hadiza franchit L’entrée du service hospitalier.
L’attente continue dans les couloirs de l’hôpital, les femmes se regroupent tantôt inquiètes,
…tantôt joyeuses et pleines d’espoir.
Ça y est c’est pour demain, elles s’installent dans la salle d’urologie de l’hôpital.
Elles laissent leurs vêtements et se préparent pour l’intervention immédiate.
Blouse et dossier en main.
L’équipe médicale prépare la rachi-anesthésie en salle opératoire.
La durée de l’intervention varie en fonction de la complexité du cas (de 45 minutes à quatre heures).
Certaines femmes ont déjà été opérées à plusieurs reprises.
L’opération s’est bien déroulée, la patiente se dirige vers la salle de réanimation.
Le major vérifie que la sonde urinaire est bien installée.
La famille, les amies réconfortent l’opérée aux heures de visites.
Le sourire revient.
Hadiza quitte le service, elle a encore une sonde, elle retourne au village des femmes où elle attendra durant un mois, les différents examens de contrôle.
Hadiza a la chance d’être de nouveau continente. Ce n’est hélas pas le cas de toutes les femmes opérées.
Elle quitte ses amies sous leurs signes amicaux.
De retour au village, joyeuse, elle retrouve sa place au milieu des siens.
Elle continuera d’être accompagnée par les matrones formées par MATA.